Les échanges dans la Caraïbe

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Précédemment nous avons vu que la Guadeloupe avait pour principal partenaire commercial la France ; la majeure partie de ses importations et de ses exportations sont réalisées avec cette dernière. A contrario, seulement 9% des importations et 2% des exportations sont réalisées en provenance de et vers des pays de la Caraïbe.

Comment expliqueriez-vous cette préférence pour la France ?

Premièrement cela s’explique vulgairement par une question d’habitude ! En effet le rapport colonial qu’a connu la Guadeloupe se lie encore dans son économie à travers la perpétuation des échanges intenses avec la France.

Ensuite, une autre explication possible : les pays de la Caraïbe sont essentiellement producteurs de services et vivent principalement du tourisme et de la finance. Les productions agricoles et industrielles y sont généralement limitées. Certains produisent du rhum – mais il est nettement de meilleure qualité, et moins cher, en Guadeloupe –, de la banane ou d’autres produits également fabriqués en Guadeloupe. Or nous n’avons visiblement pas intérêt à importer en masse des biens que nous produisons localement. De ce fait on pourrait penser que la Guadeloupe aurait finalement assez peu de choses à importer de ces pays.

Et concernant les exportations ?

Et concernant les exportations, il semblerait que la Guadeloupe ait quelques avantages comparatifs sur certains produits : le rhum et l’eau notamment. Par exemple, au début des années 2000, Capès s’exportait aux Caraïbes et aux Etats-Unis ; mais les grèves du port ont fini par décourager les clients à l’étranger.

Notons cependant qu’il est particulièrement difficile, pour les producteurs guadeloupéens, d’exporter vers la plupart des pays de la Caraïbe. Car l’Union Européenne a signé des Accords de Partenariat Economique (APE), dans le cadre de l’Accord de Cotonou, ratifié en 2000 entre l’UE et les ACP (Afrique Caraïbes Pacifique). Les APE permettent aux pays ACP de la Caraïbe d’exporter la plupart de leurs biens vers les pays de l’UE – dont la Guadeloupe – sans les droits et taxes.

Mais le multilatéralisme, dans ce cadre, n’est pas respecté, car si des producteurs guadeloupéens désirent exporter leurs biens vers les pays ACP, ils devront souvent payer des droits à hauteurs de 100%, voire plus ; ce qui les rend peu concurrentiels. En effet les taxes ajoutées aux prix, cela rend ce dernier trop élevé par rapport à ceux proposés par les producteurs locaux.

Que pouvez-vous nous dire sur le réseau de transport qui doit favoriser l’exportation dans la Caraïbes ?

A cela peut s’ajouter un autre problème : l’inexistence d’un réseau de transports de marchandises dans les Caraïbes. Le fret maritime et aérien est très peu développé à l’intérieur des Caraïbes ; il l’est beaucoup plus pour les échanges transatlantiques. Sans moyens de transporter des marchandises efficaces, il ne peut y avoir d’échanges.

A suivre : Les différences de prix existant entre la Guadeloupe et la France