Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Economie pour tous

Economie pour tous

Mon blog s’appelle « Economie pour tous » car il explique et illustre les grands points de l’économie mais tout ceci ramener à la situation actuelle de la Guadeloupe ! Les grands mots sont mis de côté pour que tous comprennent afin de pouvoir se faire sa propre opinion. Des petites questions débats seront émises avec le plus de clarté possible. Cette chronique vous permettra de vous faire plus facilement un avis de l’économie guadeloupéenne. Nous nous informons afin de pouvoir analyser et critiquer dans le but de construire notre Guadeloupe.


Les tendances démographiques et leurs conséquences dans les régions ultrapériphériques

Publié le 23 Février 2018, 20:44pm

 

Pourquoi vouloir traiter ce sujet ?

Depuis les années 50’, les départements d’outre-mer sont témoins d’une forte migration des natifs et de nouvelles populations françaises et étrangères, qui a des répercussions sur la structure de la population ainsi que sur l’emploi et le chômage des jeunes. Cette migration ne concerne que les personnes en âge de travailler et c’est pourquoi elle a un impact important sur la qualification, le taux d’emploi et le taux de chômage.

 

Pour commencer que pouvez-vous dire de la structure de la population ?

Premièrement nous allons analyser l’évolution de la structure de la population des DOM. Entre les années 1950 et début 1970, les naissances ont été étonnamment nombreuses avec un niveau de fécondité de 6 enfants par femme – nous étions, aux Antilles aussi, en plein baby boom. Toutefois les fécondités ont connu par la suite une baisse très rapide et atteint en 2009 un niveau de fécondité de 2 enfants par femme.

 

Quelle conséquence aura cette baisse de natalité observée ?

Cette baisse de la natalité pèse sur le solde naturel qui pourrait devenir négatif d’ici 2030 rendant la croissance démographique de la Guadeloupe quasi nulle.

Les conséquences de l’évolution démographique : Dès 2020, les Antilles françaises compteront plus de personnes âgées que de personne jeune. Et en 2030, plus d’un tiers de la population des Antilles sera âgée de plus de 60 ans. Seule la Guyane et Saint Martin ne seront pas victimes du vieillissement de leur population.

Ici le défi majeur sera d’élaborer un nouveau modèle de développement économique et de cohésion sociale adapté à la transition démographique.

 

Maintenant quelle est la deuxième chose qui modifie l’agencement de la population dans les régions ultrapériphériques ?

Parallèlement la structure de la population est également modifiée par la forte mobilité de la population en âge de travailler (15-64 ans). En effet 1/3 des natifs des DOM en âge de travailler réside en Métropole – 36% pour la Guadeloupe. A noter que c’est la France qui, dès 1963, avec la création du BUMIDOM, avait encouragé les populations antillaises, jeunes de préférence, à quitter leur pays natal pour rejoindre le continent – et y apporter souvent une main d’œuvre considérée comme bon marché, et prête à occuper des postes à l’époque délaissés par les locaux.

 

A quel âge se fait généralement les départs ?

C’est entre 15 et 25 ans que les départs sont les plus nombreux car les jeunes sont en quête de formation. C’est alors que s’opère une nette sélection : les plus diplômés et les actifs ayant un emploi sont plus nombreux à emménager que ceux qui sont peu ou pas qualifiés et/ou sans emploi. De ce fait, on observe en Guadeloupe que plus de la moitié des diplômés du supérieur résident en métropole (50.2%), ainsi cette augmentation du niveau de diplôme profite à la métropole.

 

Comment expliquez-vous ces départs ?

Cette triste réalité découle néanmoins d’une offre universitaire limitée et d’une économie guadeloupéenne ne parvenant pas à offrir un emploi à l’ensemble des actifs. Toutefois une partie de cette décision à partir se traduit par une manifestation des consciences vis-à-vis d’une incapacité de l’économie locale à s’occuper de sa population et une supériorité de l’Etat français à le faire. En effet, après le baccalauréat, énormément de jeunes Guadeloupéens sont en quête d’émancipation, guidés par l’idylle parisienne alors que la formation choisie peut être dispensée en Guadeloupe ou Martinique.

 

Dans les faits, les habitants des DOM tirent-ils un bénéfice de leur émigration ?

Ceux qui partent deviennent en moyenne plus diplômés et accèdent plus facilement à un emploi que ceux qui restent. Toutefois, par rapport à la moyenne nationale, les Antillais occupent les emplois les moins qualifiés. En effet, il y a un problème de déclassement de la valeur des diplômes chez les jeunes de moins de 35 ans, là encore bien supérieur à la moyenne nationale. De plus il est observé que les antillais diplômés du supérieur les plus âgés installés en métropole occupent bien moins fréquemment un emploi de profession intermédiaire ou de cadre supérieur que leur semblable dans leur département.

Enfin, les diplômés qui décident de retourner au pays sont globalement moins touchés par le chômage que les personnes n’ayant pas migré. D’une part, ces propos restent nuancés par le niveau de diplôme, le sexe, l’âge et la situation familiale. Mais d’autre part les Antillais ayant obtenu un diplôme du deuxième et troisième cycle ont 19 fois plus de chance d’avoir un emploi que ceux n’ayant pas de diplôme, ceci renforcé par le lieu d’obtention du diplôme, qui est discriminatoire.

 

Quelle conséquence le vieillissement de la population et l’important chômage de la jeunesse - du notamment au nombreux départ – aura sur les régions d’outre-mer ?

En somme, le vieillissement de la population, le chômage et l’inactivité des jeunes constituent un double risque vis-à-vis de l’avenir économique de la Guadeloupe. En effet, la précarité économique de la jeunesse, associée au vieillissement de la population, engendrera une augmentation continue de la dépendance fiscale de la population active occupée. En effet si le niveau de l’emploi reste identique, alors les départements et régions d’outre-mer ne compteront pas loin de 3 personnes âgées à charge par actif occupé d’ici 2030.

 

A suivre : L'octroi de mer

 

Les tendances démographiques et leurs conséquences dans les régions ultrapériphériques
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents